Je suis né dans la musique il y a un peu plus de 60 ans… Mon père jouait de la clarinette et nous a intégrés très jeunes à sa vie de musicien d’orchestre. Je me souviens d’être assis entre lui et son collègue à essayer de compter les mesures pour les aider à entrer… heureusement qu’ils connaissaient mieux les œuvres que moi ! 
Après quelques essais pas très concluants au piano, j’eus la révélation… je serai violoniste !
J’ai commencé le violon avec un pédagogue né, Raymond D’Haeyer. Cet être plein de sensibilité, collègue de mon père, était violoniste à l’orchestre national de Belgique. Son humanité et sa compétence ont sans aucun doute été le terreau fertile qui m’a permis d’être le pédagogue que je suis aujourd’hui. 
Quelques années plus tard, je suis entré au Conservatoire royal de Bruxelles, dans la classe de Georges Octors avec qui j’accomplis mes premiers pas dans cet établissement prestigieux qui continue d’enchanter mon quotidien. 

La rencontre avec Sigiswald Kuijken fut déterminante et a véritablement marqué mon parcours. Son humanité et son amour de la musique m’ont littéralement séduit. À cette époque, ma connaissance de la musique baroque était inexistante et le peu que j’en savais se limitait aux concertos « d’étude » de Vivaldi qui m’avaient « préparé » à jouer le « grand répertoire » du violon… Je n’ai pas hésité une seconde, et je me suis inscrit dans sa classe de violon baroque au Conservatoire de Den Haag. Que de découvertes extraordinaires j’ai pu faire au côté de Sigiswald ! Cette musique d’abord insipide à mes yeux devenait un terrain de rhétorique et de passions insoupçonnées.