Notre Histoire
Apprenez-en plus sur l’Histoire de la musique ancienne à Bruxelles, et découvrez jusqu’où plongent les racines de notre Département.
Y a-t-il une longue tradition d’intérêt pour la «musique ancienne» au Conservatoire de Bruxelles?
Assurément ! Saviez-vous que le « père » de cette institution, François Joseph Fétis (1784-1871) a été le premier en Europe à proposer au public des « Concerts historiques » à partir de 1832 ? Ces séances (organisées d’abord à Paris puis à Bruxelles) ont vivement frappé les esprits romantiques : ils y découvraient que l’évolution des styles musicaux ne peut se résumer en simples termes de progrès. Fétis était un passionné. Pas vraiment un puriste : il n’hésitait peut-être pas à « arranger » pour ses interprètes les œuvres anciennes qu’il présentait avec zèle. Musicologue incontournable du 19ème siècle, Fétis était fort bien informé. Sa bibliothèque personnelle (léguée à la Bibliothèque Royale) et celle dont il a commencé à doter le Conservatoire valent le détour pour tout connaisseur de musique ancienne.
Notre Histoire
Apprenez-en plus sur l’Histoire de la musique ancienne à Bruxelles, et découvrez jusqu’où plongent les racines de notre Département.
Y a-t-il une longue tradition d’intérêt pour la «musique ancienne» au Conservatoire de Bruxelles?
Assurément ! Saviez-vous que le « père » de cette institution, François Joseph Fétis (1784-1871) a été le premier en Europe à proposer au public des « Concerts historiques » à partir de 1832 ? Ces séances (organisées d’abord à Paris puis à Bruxelles) ont vivement frappé les esprits romantiques : ils y découvraient que l’évolution des styles musicaux ne peut se résumer en simples termes de progrès. Fétis était un passionné. Pas vraiment un puriste : il n’hésitait peut-être pas à « arranger » pour ses interprètes les œuvres anciennes qu’il présentait avec zèle. Musicologue incontournable du 19ème siècle, Fétis était fort bien informé. Sa bibliothèque personnelle (léguée à la Bibliothèque Royale) et celle dont il a commencé à doter le Conservatoire valent le détour pour tout connaisseur de musique ancienne.
Son successeur, François Auguste Gevaert (1828-1908) prolongea ses efforts. Quelques photos célèbres nous le montrent fièrement assis au clavecin, chose assurément peu courante pour l’époque ! C’est sous son « règne » que le Conservatoire réunit une collection prestigieuse d’instruments anciens (aujourd’hui accessible au MIM). Ces instruments soigneusement restaurés étaient utilisés dans le cadre de concerts spécifiquement consacrés à la musique ancienne (à partir de 1879). Les exécutants étaient des professeurs et élèves du Conservatoire : c’étaient certes des pianistes qui jouaient du clavecin, des virtuoses de la flûte traversière ou de la clarinette qui jouaient respectivement de la flûte à bec ou du cromorne (en ensemble)… Mais pour l’époque, l’entreprise était fort originale et connut un retentissement international. Elle marqua le célèbre Arnold Dolmetsch (1858-1940), un des pionniers de l’exécution à l’ancienne en Angleterre, qui était passé dans la classe de Vieuxtemps au Conservatoire de Bruxelles…
Nos régions ont eu un passé musical extrêmement riche, surtout aux 15e et 16e siècles. Aujourd’hui, ce sont souvent des musicologues étrangers qui valorisent ce patrimoine. Au 20ème siècle néanmoins, quelques personnalités bruxelloises ont énormément contribué à son étude et son exécution. Parmi d’autres, on pense à Charles Van den Borren (1874-1966), bibliothécaire au Conservatoire (et aussi professeur à l’Université Libre de Bruxelles). C’est lui qui a déterminé la vocation de Safford Cape (1906-1972). Américain venu étudier à Bruxelles, Cape abandonna vers 1930 la composition pour fonder avec des collègues instrumentistes et chanteurs, le groupe « Pro Musica Antiqua ». Une recherche très hardie d’interprétation appropriée à la musique ancienne (ou plutôt : musique « jeune », le mot est de J. Stehman) valut à ce groupe de faire des tournées pendant une trentaine d’années et de susciter l’admiration de musiciens avertis comme Stravinski. L’audience de « Pro Musica Antiqua » fut évidemment élargie grâce au microsillon (principalement Archiv Produktion). Autant dire que jusqu’au milieu des années 1960, cet ensemble vocal et instrumental belge a incarné un « must » dans l’interprétation de la musique du Moyen Age et de la Renaissance !
Dans la génération montante du groupe, certains instrumentistes espéraient aller plus loin encore dans une approche authentique : la flûtiste Silva Devos, le claveciniste Charles Koenig, la violoniste Janine Rubinlicht (laquelle forma dès 1954 l’ensemble « Alarius » avec Robert Kohnen, Ch. McGuire, puis les frères Kuijken). Profitant d’une certaine liberté d’interprétation acquise au contact de la musique renaissance, et souvent d’un intérêt pour la musique contemporaine, ces musiciens s’attaquèrent au bastion de la musique baroque encore jalousement gardé par un certain académisme. Bientôt, dans la mouvance des années ’68, ces aspirations libertaires gagnèrent du terrain partout en Europe de l’Ouest, aux USA puis au Japon. A Bruxelles, l’enseignement des musiciens cités ci-dessus attira étudiants de toutes nationalités créant ainsi un réseau international.
Nos régions ont eu un passé musical extrêmement riche, surtout aux 15e et 16e siècles. Aujourd’hui, ce sont souvent des musicologues étrangers qui valorisent ce patrimoine. Au 20ème siècle néanmoins, quelques personnalités bruxelloises ont énormément contribué à son étude et son exécution. Parmi d’autres, on pense à Charles Van den Borren (1874-1966), bibliothécaire au Conservatoire (et aussi professeur à l’Université Libre de Bruxelles). C’est lui qui a déterminé la vocation de Safford Cape (1906-1972). Américain venu étudier à Bruxelles, Cape abandonna vers 1930 la composition pour fonder avec des collègues instrumentistes et chanteurs, le groupe « Pro Musica Antiqua ». Une recherche très hardie d’interprétation appropriée à la musique ancienne (ou plutôt : musique « jeune », le mot est de J. Stehman) valut à ce groupe de faire des tournées pendant une trentaine d’années et de susciter l’admiration de musiciens avertis comme Stravinski. L’audience de « Pro Musica Antiqua » fut évidemment élargie grâce au microsillon (principalement Archiv Produktion). Autant dire que jusqu’au milieu des années 1960, cet ensemble vocal et instrumental belge a incarné un « must » dans l’interprétation de la musique du Moyen Age et de la Renaissance !
Dans la génération montante du groupe, certains instrumentistes espéraient aller plus loin encore dans une approche authentique : la flûtiste Silva Devos, le claveciniste Charles Koenig, la violoniste Janine Rubinlicht (laquelle forma dès 1954 l’ensemble « Alarius » avec Robert Kohnen, Ch. McGuire, puis les frères Kuijken). Profitant d’une certaine liberté d’interprétation acquise au contact de la musique renaissance, et souvent d’un intérêt pour la musique contemporaine, ces musiciens s’attaquèrent au bastion de la musique baroque encore jalousement gardé par un certain académisme. Bientôt, dans la mouvance des années ’68, ces aspirations libertaires gagnèrent du terrain partout en Europe de l’Ouest, aux USA puis au Japon. A Bruxelles, l’enseignement des musiciens cités ci-dessus attira étudiants de toutes nationalités créant ainsi un réseau international.